Fralib : la reprise par les salariés mise à mal par Unilever

L’hypothèse d’une reprise par les salariés de l’usine Fralib, seul site français de production des thés Lipton et des tisanes « Eléphant », semble compromise par le refus du groupe anglo-néerlandais Unilever, maison mère de l’entreprise, de céder sa marque et de travailler avec une société sous-traitante.

L’horizon des 182 salariés de Fralib, l’unique site français (à Géménos, Bouches-du-Rhône) produisant les fameux thés et tisanes de marques Lipton et Elephant, s’assombrit encore un peu plus.

Reprise de l’entreprise par les salariés ?

Comme souvent dans ce type de situation où la direction d’un site engage un plan social afin d’accompagner sa fermeture, la seule solution juridique qui s’offre aux salariés reste de mettre sur pied une structure suffisamment forte dans l’espoir de reprendre leur outil de travail.
Pour Fralib, leur plan consistait à travailler avec Unilever par le biais d’un accord de sous-traitance. De son côté, le gouvernement avait demandé au groupe de céder sa marque Elephant afin que les salariés aient les mains libres.

Mais cette issue de secours vient d’être bloquée par le groupe anglo-néerlandais spécialisé dans la fabrication et la distribution de produits agro-alimentaires, qui a rejeté les deux conditions posées par la création d’une structure conduite par les salariés du site.

Dans un entretien accordé au Figaro, le directeur général d’Unilever Paul Polman affirme tout de go qu’il « n’est pas question de céder la marque Eléphant ou de sous-traiter des volumes », estimant qu’en matière de « dialogue », le groupe était allé au-delà de ses « obligations légales » et que cela avait « coûté très cher ».

Aujourd’hui, le terrain et les bâtiments, ainsi que tous les équipements et matériels industriels du site appartiennent à la communauté urbaine de Marseille (MPM) qui vient de les racheter.

L’usine toujours occupée

Alors qu’une délégation de salariés de Gémenos sera reçue à l’Elysée le 31 août, le « dossier est clos » insiste Paul Polman malgré les récentes déclarations faites par le ministre du Redressement Productif Arnaud Montebourg annonçant qu’Unilever était prêt à reprendre les négociations sur des projets de reprise.

L’usine de Géménos, qui ne produit plus depuis un an, reste occupée par une partie des salariés : « Nous avons montré pendant deux ans une véritable ouverture au dialogue. Le plan social a été validé par les tribunaux, nous avons offert à tous les salariés la possibilité de travailler sur l’un de nos autres sites en France aux mêmes conditions et nous avons cédé pour un euro symbolique des machines » rappelle Paul Polman.

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