Miramas : des dirigeants de Sernam séquestrés par des salariés

Des salariés du transporteur Sernam (site de Miramas dans les Bouches du Rhône), placé en redressement judiciaire, séquestrent depuis mercredi soir deux de leurs dirigeants. Cette opération aurait été décidée sans l’aval des syndicats.

Un « baroud d’honneur », un « appel en secours ».  C’est ainsi qu’ils qualifient leur action. Depuis hier soir, des salariés de Sernam (site de Miramas dans les Bouches du Rhône), spécialiste de la messagerie et du transport express, séquestrent leur directeur et leur DRH dans les locaux de l’entreprise. Selon certaines sources, le chef d’agence serait également retenu.

Un repreneur en piste ?

Cette opération s’inscrit dans un contexte social délicat : le groupe Sernam a été placé en redressement judiciaire  et attend toujours un repreneur. Pour l’instant, l’entreprise ne dispose que d’une seule issue, celle proposée par Geodis, une filiale de la SNCF spécialisée dans la logistique, dont l’offre de reprise prévoit le maintien de 820 emplois sur les 1600 actuels.

Mais même cette solution risque d’achopper en raison d’un conflit qui oppose Sernam à la Commission européenne qui réclame le remboursement de 642 millions d’euros d’aides illégales versées par l’Etat français aux transporteurs. Une facture que ne souhaite pas régler Geodis.

Opération de la dernière chance

D’où l’extrême tension qui règne dans les rangs des salariés : «Nous sommes 48 employés sur le site, sans compter les intérimaires et les sous-traitants, et nous allons tous perdre notre emploi. Personne ne nous écoute, cette action est un appel au secours, un baroud d’honneur», a ainsi déclaré à l’AFP Nicolas Boborykine, l’un des salariés concernés.

Selon un syndicat, cette action a été prise à l’initiative des salariés sans l’aval des organisations syndicales.

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