Patrick Rocca prend les commandes de la SNCM

La SNCM a enfin un repreneur, il s’agit du transporteur corse Patrick Rocca, dont le projet vient d’être retenu par le tribunal de commerce de Marseille.

La fin d’un long tunnel judicaire semé d’incertitudes : après maints reports, le tribunal de commerce de Marseille a enfin statué sur le sort de la compagnie maritime, un des opérateurs qui officient en méditerranée dans le transport des particuliers entre le continent et la Corse, la Sardaigne et la Maghreb. Déjà en grosses difficultés financières, l’ancienne société publique privatisée en 2006 au profit de Veolia, menaçait de s’écrouler sous le poids d’une dette de plus de 400 millions d’euros liée à une sanction infligée par Bruxelles en 2013 qui lui réclamait la restitution d’aides d’Etat jugées « indues ».

C’est donc Patrick Rocca, un entrepreneur corse de 50 ans, à la tête d’une trentaine de sociétés positionnées sur le marché immobilier, les transports, le BTP et la gestion des déchets, qui prendra les rênes de cet immense navire en perdition : 1 438 personnes y sont encore employées. Il promet d’en maintenir un peu plus la moitié, soit 865. Son offre, estimée à environ 8 millions d’euros, porte sur la reprise de six bateaux sur sept et, parmi les quatre projets de reprise présentés aux juges, reste celui qui semble le plus en mesure de limiter les dégâts sociaux.
Début novembre, le procureur de la république avait pris position en faveur de Patrick Rocca, malgré un passé judiciaire entaché d’une condamnation récente (février 2014) pour « pour escroquerie, abus de bien social et faux et usage de faux ». Des faits qui ont valu au chef d’entreprise une peine d’emprisonnement de trois mois avec sursis et une amende de 100 000 euros.
La SNCM passera officiellement sous la pavillon de Patrick Rocca au 1er janvier 2016. Pour info, l’intersyndicale de la compagnie a déposé un préavis de grève de 24 heures renouvelable pour ce samedi pour protester contre la menace qui pèse sur des centaines d’emplois.

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