L’Insee pointe les lacunes du marché du travail et la perte d’attractivité du territoire.
A partir du 1er janvier, la métropole Aix-Marseille Provence aura une existence juridique. Ce projet de fusions intercommunales a suscité de nombreuses résistances locales, de nombreux élus craignant « une dérive technocratique » et les conséquences d’une harmonisation fiscale sur leurs communes respectives, englobées dans la future entité.
Ce territoire urbain aura beau être le plus étendu de France (3 173 km²) et assis sur un important bassin de consommation (1,8 million d’habitants répartis dans 92 communes), les perspectives économiques de cet ensemble métropolitain, dressées par l’Insee dans un rapport rendu ce mardi, n’inclinent guère à l’optimisme: l’Institut parle d’une « situation préoccupante » en matière sociale, avec un taux de chômage particulièrement élevé, à Marseille surtout (12,8% de la population active, contre 9,7% à Aix-en-Provence). L’Insee brandit des chiffres de 2012 et observe que « plus d’un actif sur cinq est chômeur (…) dans les quartiers nord et du centre de Marseille, ainsi qu’à Port-de-Bouc et Berre-l’Étang ».
Cette mauvaise situation économique impacte « l’équilibre social »et a des conséquences sur le « niveau de pauvreté », notamment dans le 3e arrondissement de Marseille, le plus pauvre de France métropolitaine, où « 51,3% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté ». D’après l’Insee, le territoire d’Aix-Marseille-Provence compte « moins de diplômés qu’ailleurs en France » et, phénomène aggravant, « l’accès au logement est difficile ».
Dans ce contexte, la future métropole perd en attractivité et présente un solde migratoire négatif : « sur cinq ans, 143.500 habitants ont quitté le territoire » et seuls 131.000 y sont arrivés », principalement du nord de la France, ajoute l’Insee qui anticipe un faible taux de croissance démographique jusqu’en 2040, « de seulement 0,1% à 0,5% par an ».