Selon plusieurs syndicats, la reprise de la SNCM par l’entrepreneur corse Patrick Rocca aurait déjà du plomb dans l’aile en raison des contentieux qui pèsent sur le rapprochement de la compagnie marseillaise avec Corsica Linea.
Pour les salariés de la SNCM, devenue Maritima Ferries, les premières inquiétudes ont commencé à poindre en janvier : plusieurs sources proches du dossier évoquaient les retards accumulés dans processus de reprise des actifs et des apports de trésorerie ajournés par le groupe Rocca, désigné en novembre dernier par le tribunal de commerce pour remettre à flot la compagnie.marseillaise.
Absence de visibilité
Dans la foulée, les syndicats apprenaient l’ouverture d’une ligne de fret concurrente entre la Corse et le continent sous pavillon Corsica Maritima, candidat éconduit dans la reprise de l’ex-SNCM. Opération qui avait conduit Patrick Rocca à engager des pourparlers avec son homologie corse en vue d’un rapprochement capitalistique, aussitôt contesté par un troisième homme, la marseillais Christian Garin associé au groupe grec Arista, toujours en course pour racheter les bataux de la compagnie.
Les syndicats de Maritima Ferries comptaient sur le comité d’entreprise prévu ce vendredi 12 février pour dissiper cet embrouillamini où le enjeux personnels se mêlent aux stratégies commerciales et financières. Petite moue à l’issue de la réunion : selon Pierre Maupoint de Vandeul, le représentant syndical CFE-CGC, « les éléments donnés laissent à penser que le projet validé par le tribunal de commerce est menacé ». et d’ajouter que Patrick Rocca n’a pu « présenter qu’un projet partiel de situation des négociations entre MCM et Corsica Linea ».
Pierre Maupoint de Vandeul a, par ailleurs, annoncé que plusieurs audiences « déterminantes » pour Maritima Ferries se tiendront les 16 et 17 février devant au tribunal de commerce de Marseille.
Mercredi dernier, le même leader syndical indiquait à l’AFP qu’une « grande inquiétude règne chez les personnels à cause d’une absence de visibilité à court terme ».